Mes expériences de césariennes
Dernière mise à jour : 4 nov. 2021
J'ai eu 3 césariennes programmées.

Pour mon premier, ce fut pour siège avec tête défléchie.
À part la version manuelle externe, je ne connaissais pas d'autres possibilités d'aider bébé à se retourner. Et ce que j'avais lu sur cette pratique n'était franchement pas engageant (douloureux pour bébé et maman, sans garantie qu'il ne se retourne pas à nouveau). Alors je me suis dit qu'il était bien dans cette position. Je n'ai pas cherché plus loin et ai accepté la césarienne à 38 SA.
Je suis entrée à la maternité le dimanche soir, à jeun, avec pour mission de me faire une douche à la bétadine. Le lendemain matin, perfusion, puis direction le bloc opératoire. Comme d'hab quand je suis stressée, je plaisante. La rachi est faite. C'est bizarre, cette sensation d'avoir une moitié de corps tel un bloc inamovible. Je sens bien que je suis quand même à deux doigts de la panique. Je suis sans le papa, ce n'est pas une clinique qui l'accepte et de toutes façons, il ne voulait pas être présent.
La césarienne est très rapide et on me colle littéralement mon bébé au visage, moi qui suis les bras attachés, en croix. Je vois flou, je ne le vois pas, en fait. Il est là, mais pas là, je ne peux pas le toucher, le sentir, même la vue n'est pas fiable. Il est laissé si près pendant ce qui m'a paru une éternité. Je me disais "euh, ok, et vous voulez que je fasse quoi concrètement, là?". Pas top comme premier lien avec son premier bébé. Il est emmené auprès de son papa pendant que je poireaute 2h en réa, où j'alpague les infirmiers-ères en leur disant que mes orteils bougent! Bon, j'aurais tout essayé pour remonter en chambre au plus vite...
Ce que je garde surtout, c'est cette émotion indescriptible en voyant mon homme devenu papa avec ce petit bébé. L'allaitement s'est bien passé et les suites, classiques pour une césa, aussi. Je me suis levée le lendemain, n'ai jamais demandé d'aide à qui que ce soit et géré mon bébé moi-même. Sauf cette première nuit, où il m'a été conseillé de le laisser en pouponnière pour que je dorme... Ahah, la bonne blague... Je n'ai pas dormi de la nuit, pensant à chaque pleur entendu que c'était mon bébé. Je n'imagine pas ce que ça a été pour lui... Me suis plus faite avoir après! Sortie de la clinique 7 jours après, avec les 10 jours de piqures anti-phlébite prescrits.
Ma deuxième, je le savais avant l'écho : elle était dans la même position que son frère. Evidemment, dans ce cas-là, le choix ne m'a pas été laissé. Verdict : césa programmée. Je dis amen au gynéco, n'étant moi-même pas informée et surtout, ne me posant absolument aucune question. A 38 SA, je rentre le dimanche soir, même rituel.
Le lendemain, on me dit qu'il y a un souci niveau sanguin et qu'ils doivent vérifier je-ne-sais-pas-quoi-j'ai-pas-compris (une histoire de rhésus)... J'ai fini par demander à être déperfusée et à pouvoir manger. En fin de compte, la césa a été décalée au lendemain matin.
J'avais demandé à ce que soit vérifié l'existence d'une éventuelle malformation utérine, histoire de comprendre pourquoi cette exacte même position. Bah, rien. Tout va bien... Encore une fois, je m'étais dit que mon bébé était bien dans cette position. La rachi est posée, papa pas là encore.
Bon, un peu moins stressée, parce que je connais le déroulement. La présentation se passe comme pour l'aîné et je me sens encore "inutile" et "passive" dans ce premier lien... Vision floue, bras attachés... 2h en réa... Classique, mais toujours aussi désagréable à vivre. Elle est avec son papa, c'est ce qui compte, me dis-je.
Et toujours cette même émotion à les voir tous les deux. Sortie 7 jours plus tard après le même style de séjour où je me débrouille seule volontairement. Et mêmes suites. L'allaitement aussi se passe bien.
La troisième (et dernière!). Comment dire. Arrivée devant la gynéco qui lit 2 césariennes et me dit "ce sera donc une nouvelle césarienne. On cale ça quand?". Là encore, je dis amen, je ne sais rien du tout et me fie entièrement à elle. Tu sais quoi? La coquine s'est mise en siège aussi... Césa prévue à 38 SA.
Et ben non! La demoiselle veut arriver avant! Je perds les eaux dans la nuit, deux jours avant la date fatidique. Etonnament très zen, j'apelle la maternité qui me dit de ne pas trop tarder (nous sommes à 45 minutes) . Le papa est en déplacement et ne pouvait rentrer que le jour J... Je réveille donc ma belle-mère et mes 2 aînés. Je trouve à les faire garder et nous voilà en route pour les urgences de la maternité.
Hop, un petit monito, j'ai des contractions mais franchement, super gérables, ce qui fait dire à la sage-femme que vu ma tête, je ne suis pas en travail... J'étais à 1cm. Donc, on me dit qu'on va attendre le matin pour faire la césa avec ma gynéco. Je préviens le papa qui ne peut venir que le lendemain.
Rachi posée, mais après s'y être pris plusieurs fois. Super rapide encore et même présentation avec photos à la clé pour le papa et pour me faire patienter en réa. En sortant du bloc, la gynéco me dit que c'était comme une première césarienne ! Pendant ce temps, mon bébé est seule en néo-nat... Pendant 4h. Et oui, quand je suis (enfin) remontée en chambre, le personnel s'activait pour me rapporter mes affaires restées aux urgences et m'expliquer que même si je n'ai pas demandé la télé, je peux quand même l'avoir. Et là, je dis que tout ce que je veux, c'est mon bébé. Depuis, elle n'a jamais aimé pas être seule...
Là, au bout de 4 jours, ras-le-bol, je veux rentrer chez moi. Nous allons bien, donc c'est ok. Mêmes suites... L'allaitement se passe bien également.
Pour conclure, je me suis persuadée avoir bien vécu ces césariennes.
Et puis, j'ai commencé à aller à des tentes rouges et cercles de femmes, où j'en ai parlé.
Et les larmes coulaient.
Alors, non, je ne les ai pas bien vécues... Mais ça, je ne l'ai vraiment compris que lors de ma 4è grossesse, au cours du cheminement que j'ai fait pour en arriver à enfanter par voie basse.
On verra ça, dans le prochain article!