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Et le bébé ?

Attention, j'ai besoin de m'exprimer... Je suis en train de lire le livre du Dr Frédéric Leboyer "Pour une naissance sans violence"... Et je pleure... Pour moi, petit bébé... Pour mes enfants que je n'ai pas pu protéger... - "Qu'est-ce qu'elle va encore nous sortir celle-là! Elle va encore cracher sur le médical, c'est sûr!" Pas faux. Oui, je parle beaucoup. Je porte ma voix pour les femmes, pour leurs droits, pour leur "empuissancement". Ok. Et les bébés, dans tout ça? On en parle de ce que la naissance peut laisser comme trace? On en parle des violences qu'ils subissent? De cette terreur qui doit être la leur en arrivant dans ce genre de décor, froid, blanc, impersonnel, sans personne pour s'adresser à lui avec douceur, sans les bras aimants de sa maman, sans la tétée d'accueil rassurante, sans sa sécurité qu'est le cordon encore relié au placenta, sans,... sans,... La liste est longue. Ce bébé vient de vivre une épreuve de force. Il passe d'un milieu qu'il connaît, à un milieu hostile (si, si, n'ayons pas peur des mots), agressif de par la lumière éblouissante, de par le bruit et les voix si fortes, de par ce froid, cette sécheresse soudaine, de par l'absence de limites palpables autour de son propre corps,... Tout le monde s'extasie "oh, ben voilà, il est beau! On va aller le peser, lui mettre des gouttes, le mesurer, l'habiller..." Et lui? Que ressent-il si loin de sa maman, son ancrage dans cette tempête, ce tourbillon effrayant? Qui est là pour le rassurer? Je dis souvent que les conditions nécessaires à un accouchement physiologiques doivent être les mêmes que celles de la conception. Je parlais du point de vue de la maman. Et bien, c'est pareil pour accueillir un bébé! Obscurité pour ne pas agresser ses yeux, silence ou murmures pour prendre soin de ses oreilles, peau à peau pour contenir ce petit corps dont il ne connaît pas les contours et lui éviter cette peur du vide, du temps pour qu'il respire à son rythme (c'est douloureux et effrayant de respirer par les voies aériennes), sa sécurité via son cordon toujours relié à son jumeau le placenta (double oxygénation)... Alors oui, j'ai mal. Je me suis vue bébée. Et je pleure.

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